Lexicon finance Amérique du Nord
CAGR :
Compound Annual Growth Rate – c’est la performance annuelle d’un investissement en %. C’est un indicateur qui tient en compte le réinvestissement des dividendes. Il est très utile pour comparer les performances sur le long terme de differents placements et voir celui qui a le mieux performé. Les bonds du trésor sont souvent vers 3-4% annuel, les actions tranquilles vers 5-6% et les tech sexy vers 20-30%. C’est un des indicateurs à regarder quand on compare plusieurs entreprises d’un secteur ou plusieurs ETF de secteurs.
FOMO :
Fear Of Missing Out – Peur de Manquer Le Bon Plan –> le biais que nous avons tous concernant les cours d’actions ou de Bitcoin qui montent rapidement – Tesla, Shopify –> tendance à acheter alors que le prix est déjà largement surévalué et généralement au pire moment juste avant un krach ou une correction sévère. Et évidemment, fortement utilisé sur les réseaux sociaux, Reddit et autres forums pour influencer les clampins de base dans la direction qu’on veut quand on est un gros investisseur. Un classique dans l’univers crypto.
FUD :
Fear, uncertainty and doubt – en général une rumeur négative se répand concernant un stock ou une crypto… typiquement par exemple des rumeurs d’interventions gouvernementales (casser un monopole, interdire bitcoin, etc). Par extension toute manœuvre visant à répandre volontairement la peur et faire baisser un cours…
« Just Go VGRO » :
Moquerie classique sur Reddit pour signifier à un investisseur qu’il est incompétent et qu’il ferait mieux d’acheter / se contenter de l’ETF global de Vanguard avec un rendement moyen.
MER :
Management Expense Ratio (MER) : tous les fonds ou les ETFs ont des frais de gestion associés. le MER indique en % les frais annuels. Si les frais sont très élevés, l’impact sur les bénéfices sera très important, il faut donc faire attention et ne pas investir dans des ETF au MER prohibitif. Un MER de 0.1% est bas, 0.35% moyen et 0.5%+ peut être considéré comme élevé.
Moat :
Moat ou « bastille économique » – comme les douves protègent un château fort. Est-ce que l’entreprise dispose d’un avantage décisif par rapport à la concurrence ? L’entreprise est-elle protégée par une compétence technique, commerciale (ou autre), qui rend très difficile au reste du marché d’entrer en compétition avec ? Si oui, bonne nouvelle pour l’investisseur, c’est un bon signe pour placer son argent.
Preferred Share :
Les preferred shares – ou actions privilégiées – sont une classe d’hybride entre les bonds / obligations et les actions. Elles ressemblent aux actions, car elles sont listées en tant qu’actions en bourse et peuvent être achetées et vendues sur le marché et qu’elles payent des dividendes souvent intéressants (5 à 7%).
Ces actions viennent en général avec 3 sous types : perpétuel, reset à date fixe et flottant. En gros le reset à date fixe fait que vous pouvez avoir une mauvaise surprise à la date de fin (qui quand même est souvent très lointaine) puisque le dividende peut-être modifié. Flottant suivra la tendance, donc il marche mieux sur un marché haussier. Perpétuel enfin offre une garantir de stabilité du deal puisqu’il n’y a pas de date limite.
Elles sont souvent vers 25$, varient selon les fluctuations des taux d’intérêt, des crises, mais elles ont une tendance forte à revenir vers leur niveau de base, parce qu’elles sont légèrement plus safe que les actions normales et que quand tout va mal, 5 à 7% de dividende, ça devient intéressant. Du coup, alors qu’en général on trouve les preferred shares trop chères et pas rentables, on voit bien qu’un gros krach peut être une super porte d’entrée – et elles remontent beaucoup plus vite en général.
En revanche, elles ont le revers de la médaille ; elles ne décollent jamais – pas de gain boursier à espérer. Donc placer une partie (5-10% de son patrimoine en preferred shares peut s’avérer intéressant pour minimiser les impacts d’une crise majeure.
Enfin, elles ont un gros avantage : une taxation avantageuse – les intérêts sont taxés via le calcul de vos gains totaux (donc c’est cher), alors que les dividendes sont taxés à un taux beaucoup plus faible. Conséquence ? Quand vous voyez – disons un dividend yield de 4.5%, en fait après impôts ce serait plutôt du 5.7% après taxes… Rajoutez 1.2% en moyenne pour comparer « après taxes » à d’autres revenus. Le marché fluctue, mais d’ordinaire sur une période très longue, les planificateurs financiers semblent considérer que compter 5% de yield annuel median est correct.
Timer le marché :
Se réfère au fait d’essayer de deviner les points haut / bas du marché pour décider d’acheter ou vendre au meilleur moment. La littérature nous dit qu’en général ça ne marche jamais. On sait aussi que ça pousse les gens a désinvestir ou rester au bord de la route en attendant le bon moment et que, ça aussi, coûte très cher. Mieux vaut apparemment (statistiquement) rester investis dans le marché et ne pas bouger. Cela dit, on peut quand même réagir à de belles opportunités, comme le flash-krash de mars 2020 !
TINA :
There Is No Alternative (à la bourse). On entend TINA de plus en plus chez les commentateurs boursiers sur Internet. Le point étant que pour les années à venir, personne ne voit d’alternative crédible à la bourse, et que les flux de capitaux sont du coup obligés de revenir en bourse assez rapidement. Explique en partie les phénomènes de krach brutaux suivis de remontées fulgurantes… le cash n’a plus vraiment d’endroit où se réfugier. Les taux d’intérêt sont presque à zéro, ce qui rend sans objet les comptes épargnes – laisser son cash à la banque n’est plus une option. Les taux bas influent aussi sur le marché des bonds, qui ne rapportent plus rien. L’immobilier est également en risque avec des niveaux de chômage très élevés et un pourcentage croissant de défaut de paiement des hypothèques sur toute la zone Amérique du Nord – il y a un risque de baisse des prix. Reste l’or, mais l’or est surtout une protection contre la baisse des marchés, pas une valeur qui produit des dividendes. Warren Buffet en 2018 expliquait que si on comparait le fait d’investir une somme en or vs. investir en bourse sur une très longue période, l’or produit au final moins de 1% des gains en bourse. Pas excitant outre mesure. C’est la raison pour laquelle, sans autre choix viable, le capital revient en boucle en bourse. Parce qu’il n’y a pas d’alternative.